 
            Stades pleins, audiences records : le triomphe du football féminin en Europe
tanglcAu cœur de l’histoire du Championnat d’Europe féminin de football
Introduction : En 1984, dans une quasi-indifférence médiatique, la Suède devenait la première championne d’Europe de football féminin en battant l’Angleterre aux tirs au but
Près de quarante ans plus tard, l’Euro féminin remplit les stades et captive des millions de téléspectateurs. L’édition 2022, remportée par l’Angleterre à Wembley, a même établi un record d’affluence avec plus de 87 000 spectateurs en finale – du jamais vu pour un Euro, masculin ou féminin confondu
Cette évolution spectaculaire ne concerne pas que le terrain sportif : elle reflète aussi de profonds changements sociétaux. De compétition confidentielle, le Championnat d’Europe féminin est devenu un symbole d’émancipation et de lutte pour l’égalité. Comment en est-on arrivé là ? Revenons sur l’histoire de ce tournoi, la place qu’y a prise l’équipe de France, l’évolution du regard médiatique, et ce que cela révèle de nos dynamiques de genre.
Des débuts modestes à la reconnaissance internationale
Le Championnat d’Europe féminin de l’UEFA voit le jour officiellement au début des années 1980. La première édition, lancée en 1982 et conclue en 1984, se déroule sans véritable phase finale en tournoi : la compétition s’achève par une finale aller-retour, remportée par la Suède face à l’Angleterre aux tirs au but À l’époque, l’événement passe largement sous les radars. Aucun grand média ne retransmet la finale en France, et il faut se contenter de brèves mentions dans la presse sportive. Pourtant, ce coup d’envoi historique marque le début d’une aventure européenne pour le football féminin, soutenue par l’UEFA qui organise alors le tournoi tous les deux ans jusqu’en 1997
Les premières puissances du foot féminin européen – la Suède, la Norvège – s’illustrent dans ces années fondatrices. En 1987, la Norvège décroche ainsi son premier titre continental à domicile en battant la Suède en finale (2-1), tandis que l’Allemagne (alors RFA) fait une entrée tonitruante en remportant l’Euro 1989
Un stade bien rempli lors de l’Euro féminin 2022 en Angleterre. L’intérêt du public pour la compétition a connu une croissance exponentielle ces dernières années.
Montée en puissance : À partir des années 1990, l’Euro féminin gagne progressivement en envergure et en visibilité. Le tournoi adopte un rythme quadriennal après 1997 et élargit le nombre de participantes : 4 équipes en phase finale jusqu’en 1993, puis 8 en 1997, 12 en 2009 et enfin 16 équipes depuis 2017
Parallèlement, certaines nations bâtissent de véritables dynasties sportives. L’Allemagne, notamment, domine outrageusement la compétition pendant près de deux décennies : de 1989 à 2013, les Allemandes remportent 8 des 9 éditions disputées, enchaînant même six titres consécutifs entre 1995 et 2013. Cette suprématie, reflet d’un investissement précoce dans le football féminin outre-Rhin, maintient l’Euro dans un cercle d’initiés. Malgré tout, le public commence à suivre de plus en plus attentivement les exploits de ces championnes d’Europe. Des noms comme ceux des gardiennes emblématiques Silke Rottenberg ou Nadine Angerer, ou de la buteuse prolifique Inka Grings, deviennent familiers des amateurs. Les finales de l’Euro attirent progressivement plus de spectateurs, aussi bien au stade que devant la télévision, même si l’écart reste grand par rapport au tournoi masculin.
Un tournant décisif survient à la fin des années 2010. De nouvelles nations s’imposent enfin face aux géantes germaniques, signe d’un football féminin européen de plus en plus compétitif. En 2017, les Pays-Bas créent la sensation en remportant le titre chez elles, portées par l’enthousiasme d’un public en orange et d’une génération dorée (victoire 4-2 en finale contre le Danemark). C’est la première fois depuis 1993 qu’une autre équipe qu’une sélection allemande ou nordique soulève le trophée. Cinq ans plus tard, en 2022, l’Angleterre – pays du football – triomphe à son tour à domicile en terrassant l’Allemagne en prolongation (2-1) et décroche son premier sacre européen. La scène offerte ce 31 juillet 2022 à Wembley est saisissante : des dizaines de milliers de supporters en liesse, une audience télévisée mondiale record, et le sentiment partagé d’assister à un moment historique pour le sport féminin. Avec 574 875 spectateurs cumulés sur l’ensemble du tournoi – plus du double du précédent record de 2017– l’Euro féminin est désormais un événement sportif majeur à l’échelle planétaire. Loin de l’anonymat de ses débuts, il bénéficie d’une couverture médiatique sans précédent et s’impose comme un rendez-vous incontournable du calendrier footballistique.
Les Bleues et l’Euro : un parcours en quête de consécration
Si l’équipe de France féminine figure aujourd’hui parmi les favorites de chaque Euro, son histoire dans la compétition a longtemps été faite de tâtonnements et de rendez-vous manqués. À l’inverse de leurs homologues masculins (champions d’Europe dès 1984), les Bleues ont mis du temps avant de s’inviter à la table des grandes nations. Absente des phases finales dans les années 1980 et 1990, la France ne parvient à se qualifier pour la phase finale de l’Euro féminin qu’à partir de l’édition 1997. À l’époque, le football féminin français en est encore à ses balbutiements : les joueuses sont pour la plupart amatrices, l’encadrement est limité, et le grand public méconnaît jusqu’à l’existence de cette sélection tricolore féminine. Lors de cet Euro 1997 co-organisé en Norvège et Suède, les Bleues découvrent le très haut niveau et quittent la compétition dès la phase de groupes, non sans avoir remporté leur premier match (3-1 contre la Russie) et tenu en échec l’Espagne. L’apprentissage est rude, mais il se poursuit. En 2001 puis 2005, les Françaises échouent à nouveau au premier tour de l’Euro, barrées par des équipes plus expérimentées malgré des performances honorables.
Les Bleues saluent leur public après une victoire lors de l’Euro 2022. L’équipe de France féminine s’est hissée pour la première fois jusqu’en demi-finale de la compétition cette année-là.
La véritable montée en puissance de l’équipe de France féminine se fait sentir à partir de la fin des années 2000, portée par une génération de joueuses talentueuses et déterminées. En 2009, les coéquipières de Sandrine Soubeyrand et Sonia Bompastor franchissent un cap : elles sortent enfin de leur groupe et atteignent les quarts de finale de l’Euro en Finlande. La France s’incline de justesse contre les Pays-Bas aux tirs au but, aux portes du dernier carré – un crève-cœur, mais aussi un exploit inédit pour les Bleues. Ce cap des quarts de finale restera longtemps leur horizon indépassable. En 2013, puis en 2017, la France figure à chaque fois parmi les prétendantes sérieuses au titre européen, fort d’un vivier de joueuses évoluant dans les meilleurs clubs (notamment l’Olympique Lyonnais, plusieurs fois champion d’Europe des clubs). Malgré cela, le scénario se répète : d’excellents parcours en phase de groupes (3 victoires sur 3 en 2013, par exemple), suivis d’éliminations frustrantes en quart de finale – contre le Danemark aux tirs au but en 2013, puis face à l’Angleterre en 2017. À chaque fois, l’histoire se termine trop tôt pour ces Bleues ambitieuses, déclenchant des interrogations dans les médias français sur un possible « blocage psychologique » en matchs à élimination directe.
Il faudra attendre 2022 pour voir enfin l’équipe de France féminine briser le plafond de verre. Emmenées par la défenseure iconique Wendie Renard et une nouvelle sélectionneuse, Corinne Diacre, les Bleues réalisent un Euro 2022 de très haut niveau en Angleterre. Après avoir terrassé l’Italie (5-1) lors de leur entrée en lice et dominé leur groupe, elles remportent pour la première fois de leur histoire un match à élimination directe dans un Euro : une victoire en prolongation 1-0 contre les tenantes du titre néerlandaises, en quart de finale. La France accède ainsi au dernier carré et décroche une historique demi-finale, synonyme d’immense fierté pour le football féminin tricolore. Même si le rêve s’arrête aux portes de la finale (défaite 2-1 face à l’Allemagne), le message est clair : la France s’est installée parmi les toutes meilleures équipes du continent. Cette progression s’accompagne de l’émergence de joueuses françaises de renommée internationale – à l’instar d’Amandine Henry, élue meilleure joueuse de la finale de Ligue des champions 2018, ou d’Eugénie Le Sommer, devenue la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues. Désormais, à chaque Euro, l’équipe de France nourrit légitimement l’ambition de décrocher un premier sacre qui viendrait couronner des années de travail et de combats pour la reconnaissance.
De l’ombre à la lumière : l’évolution du regard médiatique
Pendant de longues années, le football féminin en général – et l’Euro féminin en particulier – ont souffert d’un désintérêt médiatique criant. En France, jusque dans les années 2000, rares étaient les matchs féminins diffusés en direct à la télévision, et la presse sportive n’accordait le plus souvent qu’un entrefilet aux compétitions féminines. Cette faible couverture médiatique tenait autant à des préjugés tenaces (« le football n’intéresse pas les femmes, ni le public ») qu’au manque de moyens engagés pour promouvoir les tournois féminins. Ainsi, l’Euro féminin de 1997 n’a été retransmis que de façon confidentielle, et celui de 2001 est passé presque inaperçu sur les écrans français. Les choses commencent à changer avec la professionnalisation progressive du football féminin et les bons résultats des Bleues dans les années 2010.
En 2011, la France atteint les demi-finales de la Coupe du monde, suscitant un engouement surprise sur Direct 8 (chaîne de la TNT qui diffusait les rencontres). Le public découvre alors des joueuses au talent remarquable et un jeu collectif plaisant. Cet élan se confirme lors de l’Euro 2013 diffusé sur W9, puis surtout pendant la Coupe du monde 2015 au Canada : plus de 4 millions de téléspectateurs veillent tard pour suivre le quart de finale France-Allemagne, un record d’audience à l’époque pour du sport féminin à la télévision française.
À partir de la fin des années 2010, on assiste à une véritable montée en puissance médiatique. Les grandes chaînes généralistes s’intéressent enfin aux Bleues : TF1 et M6 se disputent les droits de diffusion, tandis que Canal+ investit massivement dans le football féminin (achat des droits du championnat de France D1 Arkema, création de magazines dédiés). Marinette Pichon, légende du foot français des années 2000, mesure le chemin parcouru : « C’est très différent de l’époque à laquelle je jouais… Lorsque l’on voit cette couverture médiatique, les partenariats, les publicités, on sent une montée en puissance du football féminin » confie-t-elle à l’aube du Mondial 2019
. Les matches de l’équipe de France sont désormais commentés par des duos professionnels sur des grandes antennes, avec des émissions d’avant-match et d’après-match calquées sur le modèle des hommes. En 2017, France Télévisions diffuse en clair la demi-finale de l’Euro opposant les Pays-Bas à l’Angleterre, puis l’intégralité de l’Euro 2022 bénéficie d’une double diffusion sur TF1 (pour les matches des Bleues) et Canal+ (pour l’ensemble du tournoi). Résultat : les audiences atteignent des niveaux inédits. Lors de l’Euro 2022, près de 5,1 millions de téléspectateurs ont suivi en moyenne le quart de finale France-Pays-Bas un samedi soir en prime time (diffusé sur TF1 et Canal+). Même les matchs de poule des Françaises ont rassemblé autour de 4 à 5 millions de fans devant leur écran– des chiffres encore loin des sommets du football masculin, mais qui auraient été impensables une décennie plus tôt.
Cette médiatisation accrue ne concerne pas que la télévision. La presse écrite a elle aussi évolué : L’Équipe, le grand quotidien sportif français, consacre désormais des unes et des reportages au foot féminin, là où il n’y avait que quelques brèves il y a vingt ans. Des sites spécialisés (comme footofeminin.fr) et des magazines dédiés aux sportives ont vu le jour. Sur les réseaux sociaux, les joueuses sont de plus en plus suivies et mises en avant, ce qui contribue à populariser leurs exploits. En 2022, une étude a révélé que l’Euro féminin faisait partie des compétitions féminines les plus connues du public français, juste derrière la Coupe du monde. Fait intéressant, ce sont majoritairement des hommes qui regardent le foot féminin à la télévision (33% des hommes interrogés disent avoir déjà suivi un Euro féminin, contre 13% des femmes), mais l’intérêt des femmes progresse rapidement : presque la moitié des femmes interrogées déclarent envisager de suivre les prochaines compétitions féminines.
En somme, le regard des médias et du public s’est transformé : d’une condescendance polie, on est passé à une véritable ferveur populaire autour des Bleues et de leurs rivales européennes. Pour autant, cette évolution positive s’accompagne encore de certains écueils, témoins des stéréotypes de genre persistants.

Un révélateur des inégalités de genre et des avancées sociales
L’histoire du Championnat d’Europe féminin est indissociable de celle du combat pour la reconnaissance des sportives et pour l’égalité femmes-hommes dans le sport. À travers les décennies, chaque progrès de la compétition a reflété une avancée sociétale, tandis que chaque difficulté a mis en lumière les obstacles restant à franchir. Rappelons qu’au XX<sup>e</sup> siècle, le football féminin a dû lutter pour exister : en France, il a été purement et simplement interdit de 1941 à 1970 par les autorités sportives, au nom d’une vision archaïque qui cantonnait les femmes aux « exercices gracieux »
Ce n’est qu’avec les mouvements féministes des années 1970 que les choses ont commencé à changer : la FFF (Fédération française de football) a relancé un championnat national féminin en 1974, et l’UEFA a fini par organiser ce Championnat d’Europe féminin une décennie plus tard, en 1984. Autrement dit, le simple fait que l’Euro féminin existe est déjà le fruit d’une conquête. Mais il a fallu du temps pour que l’égalité de considération se dessine. Pendant longtemps, on a réduit les joueuses à des faire-valoir, leur niant le statut de professionnelles à part entière. Les médias, même bien intentionnés, reproduisaient des stéréotypes : là où l’on souligne la performance d’un footballeur, on commentait la tenue ou le physique d’une footballeuse. Des études ont ainsi montré que la presse évoquait souvent les athlètes féminines en insistant sur leur apparence – « la plus belle », « la plus féminine » – plutôt que sur leurs exploits sportifs
Ce regard biaisé a longtemps freiné la pleine reconnaissance du football féminin.
Aujourd’hui, ces mentalités évoluent peu à peu, et l’Euro féminin en est le témoignage vivant. Voir des stades pleins et un engouement populaire autour d’un tournoi féminin contribue à normaliser l’idée que « le foot n’a pas de genre ». Les sponsors l’ont bien compris : certaines campagnes publicitaires récentes, à l’image du slogan de Volkswagen « Women play football. #NotWomensFootball », revendiquent de ne plus qualifier le football pratiqué par les femmes de « football féminin » comme s’il s’agissait d’un sport à part. C’est bel et bien du football, point. Ce changement de perspective s’accompagne de mesures concrètes pour réduire les écarts. Par exemple, l’UEFA a sensiblement augmenté les dotations financières de l’Euro féminin ces dernières années. L’édition 2022 offrait ainsi une enveloppe de 16 millions d’euros à répartir entre les 16 équipes, soit le double de 2017Cependant, le chemin vers l’égalité reste long : ce montant ne représente qu’environ 4% de la dotation de l’Euro masculin 2021 (371 millions d’euros)

Autrement dit, les joueuses de l’Euro gagnent encore cinquante fois moins que leurs homologues masculins – un écart abyssal, reflet d’inégalités structurelles en termes de revenus, de sponsoring et de professionnalisation.
D’autres indicateurs montrent des progrès encourageants tout en rappelant le retard accumulé. En France, le nombre de licenciées (joueuses inscrites en club) a littéralement explosé en l’espace d’une génération : on comptait à peine 50 000 footballeuses en 2005, contre près de 200 000 en 2022 et un record de 247 000 en 2024
C’est une croissance remarquable, signe que de plus en plus de jeunes filles osent chausser les crampons et que les mentalités changent. Pourtant, cela reste faible comparé aux 2 millions de licenciés masculins : les femmes ne représentent encore qu’environ 9% des effectifs du football français De même, si les grandes compétitions féminines attirent désormais des sponsors prestigieux et des audiences significatives, le traitement médiatique peut parfois trahir des réflexes d’un autre temps. On a vu par exemple des journaux titrer sur « les jolies Bleues » ou mettre en avant la vie de famille des joueuses d’une manière rarement appliquée aux hommes. Ces détails révèlent que l’égalité de considération n’est pas encore totale. Néanmoins, le simple fait que le Championnat d’Europe féminin soulève ces questions au grand jour est en soi révélateur : le tournoi est devenu un miroir grossissant des inégalités de genre, poussant les instances, les médias et le public à s’interroger et à évoluer.
Une portée symbolique dans la culture française contemporaine
Aujourd’hui, le Championnat d’Europe féminin de football est bien plus qu’une compétition sportive : c’est un symbole d’émancipation et de changement culturel. En France, pays où le football est roi, voir les joueuses de l’équipe nationale évoluer au plus haut niveau européen revêt une importance particulière. Les exploits des Bleues à l’Euro – leurs buts, leurs larmes, leur détermination – trouvent un écho chez de nombreuses femmes qui y voient le reflet de leurs propres combats pour la reconnaissance dans d’autres domaines. Le tournoi inspire aussi une nouvelle génération : dans les écoles de football, les petites filles ont désormais des modèles féminins à admirer, des parcours auxquels s’identifier. Qui aurait pu imaginer, il y a encore trente ans, que des gamines voudraient imiter Wendie Renard ou Sakina Karchaoui autant que Kylian Mbappé ? Ce renversement discret des rôles est l’un des effets les plus tangibles de la montée en puissance du foot féminin.
Le Championnat d’Europe féminin a également su conquérir le cœur du public français, au-delà des questions de genre. Nombre de fans, hommes comme femmes, suivent aujourd’hui les matches pour la beauté du jeu, la ferveur des supporters et l’attachement sincère qu’ils portent à cette équipe de France féminine qui leur procure tant d’émotions. Les soirées d’Euro, autrefois réservées aux garçons, rassemblent désormais les familles et les groupes d’amis autour du même écran, et les victoires des joueuses tricolores donnent lieu aux mêmes scènes de liesse dans les rues. Cette évolution participe d’un mouvement plus large de notre société vers plus de diversité et d’égalité. En célébrant les performances de ces athlètes, la France célèbre aussi la réussite de ses femmes et la normalisation d’une passion partagée.
En fin de compte, l’épopée du Championnat d’Europe féminin de football, de ses débuts modestes à son statut actuel d’événement sportif majeur, raconte une histoire inspirante. C’est l’histoire de barrières qui tombent, de préjugés qui s’estompent, et d’une révolution tranquille dans le monde du sport. Chaque édition de l’Euro féminin écrit un nouveau chapitre de cette histoire, avec son lot de surprises, de déceptions et de triomphes, mais toujours sur fond de progrès. Pour la culture française contemporaine, ce tournoi est bien plus qu’un trophée à aller chercher : il est le reflet de nos valeurs en mutation. À travers ces footballeuses qui se battent sur le terrain, c’est l’idéal d’égalité et de respect qui marque des points. Et l’on se prend à rêver que, dans un futur proche, le succès d’un Euro féminin de football – peut-être enfin remporté par les Bleues – soit célébré avec la même ferveur unanime que celui de leurs homologues masculins. Car au-delà du score, c’est une victoire pour toute la société.
 
               
              
 
              
 
              
